Jean-Frédéric Oberlin

Fils d’un professeur au Gymnase protestant de Strasbourg, et descendant, côté maternel, d’une famille de pasteurs, Jean-Frédéric Oberlin se lança dans de longues études universitaires. Pendant onze ans, il étudie la théologie, la logique, la rhétorique, la métaphysique, l’arithmétique, la géométrie, l’astronomie, la philosophie, le droit, l’antiquité et l’anglais.

En 1767, et pendant 59 ans, jusqu’en 1826, il va dominer de sa personnalité et de son autorité la commune de Waldersbach et la vallée du Ban de la Roche. De l’apprentissage de la lecture à l’histoire naturelle, de la musique à la création de caisses de secours, il va se dépenser sans compter pour faire progresser les habitants de cette vallée déshéritée, et pour tout dire, arriérée. Dans les domaines spirituel par la religion, sanitaire en imposant des mesures d’hygiène, éducatif en développant les écoles, et économique en fournissant du travail pour tous.oberlin

Oberlin est considéré comme le précurseur de l’éducation préscolaire.

Il créa, en 1769, avec Sarah Banzet, les premiers « poêles à tricoter » qu’il confie à des « conductrices de la Tendre Enfance ». Dans ces petites écoles est appliquée une pédagogie de l’éveil où, pour la première fois, sont mis en avant les principes de respect du rythme de l’enfant. Le corps est sollicité par des exercices physiques, tout apprentissage doit y générer une production (tricots, dessins, confection d’herbiers, de collections multiples…) et le besoin de jouer participe à ces mêmes apprentissages.

La maison du pasteur Oberlin à Waldersbach est aujourd’hui le Musée Jean-Frédéric Oberlin. Il a été entièrement rénové en 2002. Les visiteurs y sont invités à ouvrir quantité de tiroirs pour découvrir ses richesses, à toucher, palper des objets, des plantes, des tissus, à sentir des odeurs et des parfums, à découvrir les secrets cachés derrière la silhouette de leurs visages. Dans cette approche originale et toujours active, ceux qui ont rénové ce musée ont voulu appliquer les méthodes pédagogiques d’Oberlin.