A Sarre-Union au Lycée Georges-Imbert et au Collège Fustel de Coulanges, mardi 10 et jeudi 12 janvier, les élèves de CAP commerce multi-spécialités du lycée Oberlin de Strasbourg ont présenté à leurs homologues une expérience de théâtre forum.
Dans le cadre d’un projet pluridisciplinaire de Théâtre Forum, les lycéens strasbourgeois ont écrit et monté quatre petites pièces de théâtre. Aidés par des membres de la compagnie du Potimarron, ils ont évoqué des situations quotidiennes conflictuelles.
Les Strasbourgeois ont présenté leurs saynètes aux collégiens de Fustel puis aux Sarre-Unionnais, sous forme de théâtre forum, une technique créée et développée par le Brésilien Augusto Boal. C’est un spectacle interactif qui permet de faire émerger la parole, questionner, argumenter. Les scènes sont rejouées plusieurs fois. Les spectateurs peuvent venir remplacer un personnage ou en créer un nouveau. L’idée est de parvenir à une issue plus satisfaisante, en proposant des alternatives aux difficultés rencontrées.
« On va chercher leurs histoires d’injustice pour trouver des solutions. On ne fait pas la révolution mais on fait en sorte que demain soit peut-être un peu mieux », expliquent les enseignants.
Faire émerger la parole, questionner
Un nouvel élève dans une classe, l’homophobie, les relations des enfants avec leurs parents suite à un divorce, la mort d’un être cher, les relations dans le couple sont autant de sujets que les jeunes ont mis en scène. « On va plus vite au cœur des choses que si on avait fait un cours sur les droits de la femme ».
La comédienne Jacqueline Martin favorise le débat avec le public, coordonne les interventions des spectateurs sur scène et conduit la réflexion le plus loin possible. « Vous allez dire stop si vous souhaitez changer le cours de l’histoire en remplaçant l’élève qui subit l’injustice, mais sans créer une émeute ! ». La représentation est placée sous la responsabilité de la salle. Il ne s’agit pas d’apporter un message ou de trouver la bonne réponse, mais d’expérimenter ensemble, sur scène, des solutions possibles.
Ce projet pluridisciplinaire et mêlant lycéens et collégiens a été financé par la région Grand Est, le Rotary club de Strasbourg et la CASDEN. (Annie Crispatzu et Olivier Lecca)
(copyright photos DNA Sarre-Union)