Voici quelques textes d’élèves de 1ASSP1 (Accompagnement, Soins et Services à la Personne), inspirés des tableaux de Edward Hopper, qui disent un peu de ce que nous avons traversé pendant le confinement avec beaucoup de sensibilité.
B. Foltzer / Enseignante
Voici donc le premier jour de mon confinement, ce 23 mars 2020, une date qui marquera à vie l’histoire de la France.
Confinée pour une date indéterminée, j’ai décidé d’écrire chaque jour de mon confinement, seule dans ma maison à la campagne.
Cher journal ou petit journal, que devrais je dire c’est une première pour moi et je dirais que cela me plaît de plus en plus. N’ayant personne à qui me confier et partager mes pensées, j’ai décidé de te créer ! ☺
Aujourd’hui, j’ai eu la bonne idée de ressortir du grenier ma vieille machine à coudre, un cadeau que m’avait fait mon arrière-grand-mère juste avant que celle-ci nous quitte pour le plus grand malheur de tous.
J’avais oublié à quel point coudre me procurait du bonheur. J’ai passé toute l’aprèsmidi à couper, tailler et boutonner de vieux tissus appartenant à ma mère. J’ai pu confectionner quelques habits à distribuer au foyer qui se trouve à quelque pâtés de maison de chez moi.
Sometimes the simple things are the most beautiful ♥
Fariza
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Le 20 avril à 9h17
Aujourd’hui, je me sens vide, je n’ai plus l’énergie que j’avais au début de ce confinement. Je me sens seule, je suis seule. La couture me procure un bien être inexplicable mais aujourd’hui, je n’y arrive pas. Je n’en peux plus d’être enfermée. Je sais que c’est pour notre bien, pour notre vie, mais c’est très dur. Une partie de notre vie est dehors.
Je suis triste de ce que notre monde subit en ces temps. J’espère que tout redeviendra comme avant et qu’on reprendra le cours de notre vie plus fort.
Ceux qui me manquent le plus sont ma famille, mes amis, mes collègues. Prendre de leurs nouvelles devient très difficile, les lettres prennent du temps à s’envoyer et bientôt on n’aura plus le droit du tout d’envoyer des lettres.
Mais j’apprécie en ce moment le beau temps, entendre les oiseaux qui gazouillent, personne dans les rues ne parle fort ou ne se dispute. C’est calme et apaisant. Quand je regarde par ma fenêtre, le matin ou le soir, je suis apaisée, sereine et nostalgique.
Quand je pense que dans cette si belle vue il y a un virus qui fait beaucoup de peine aux personnes et qui continue de se propager. En cet instant, j’aimerais pouvoir faire quelque chose pour nos soignants. Je vais leur coudre des masques et des blouses avec des manches plus longues !
Océane
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17 mai 2020
À mon appartement de Brooklyn
Aujourd’hui, je comprends ce qu’est la vie de confinée, je suis là, à ma fenêtre, à contempler les rares passants qui marchent là, juste sous les fenêtres du grand immeuble où j’habite, sans doute pour rejoindre leurs familles et passer le confinement avec elles, ou encore faire des courses pour ensuite éviter de sortir.
Personne ne sait combien de temps nous seront ainsi éloignés des uns des autres, comme des robots, à ne pouvoir nous parler que par l’intermédiaire de nos écrans, de nos rares lettres, ou de la vitre de nos fenêtres. J’espère que tout cela ne sera pas trop dur et ne sera bientôt plus qu’un malheureux souvenir, car je ne peux malheureusement pas rejoindre ma famille qui habite à l’autre bout du pays, je n’ai personne à qui parler alors je me donne à ma passion… j’écris, encore et encore…
Je trouve difficilement de l’inspiration. D’habitude j’erre dans les rues, dans les parcs, je m’inspire de la pluie et des bruits pour laisser mon crayon danser sur le papier et dessiner ces lettres que ma famille a toujours tant aimées.
Mais aujourd’hui rien ne me vient, le ciel est couvert laissant tout juste quelques rayon de soleil tomber sur mon carnet, le silence de mon appartement me pèse peu à peu.
Je souhaiterais que dans ce monde, tout soit un peu plus gai et chaleureux !
Julie
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Mardi 17 mars 2020, Paris
Cher journal,
Aujourd’hui j’ai décidé d’écrire après un bon bout de temps car mes études ne me laissent aucun moment de répit, à vrai dire dès aujourd’hui j’ai le temps, le président vient d’annoncer que nous devons rester en confinement chez nous dû à ce fichu virus…
Rester confinée dans un petit studio de 11m² ne m’enchante vraiment pas, ne plus voir mon copain, ma famille et mes amis de l’université me met le cafard. En plus de ça, aujourd’hui c’est mon anniversaire, je fête mes 24 ans confinés, « Joyeux coronanniversaire ».
Ça me fait tout drôle de passer mon anniversaire seule, j’ai toujours eu l’habitude d’aller le fêter dans la petite maison de mes parents dans le sud de Paris. Mais bon, je ne vais pas me morfondre, ce confinement va me permettre de faire des choses que je n’ai jamais eu le temps de faire, comme ranger cette armoire qui déborde d’habits… Et pourquoi ne pas me lancer dans une carrière de pâtissière, qui sait, je me trouverai sûrement un talent.
Malheureusement ce virus me met quand même le cafard, j’ai peur pour ma famille et mes proches, je n’ai vraiment pas envie de perdre quelqu’un.
N’y pensons pas et pensons plutôt à toutes les séries Netflix que je vais pouvoir regarder !
J’espère quand même que ce confinement va vite se finir et qu’on va pouvoir retrouver une vie normale.
Bon il est temps pour moi de souffler mes 24 bougies !!
Clémence
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Aujourd’hui, je reste bloquée en Argentine, on est le 16 mars 2020. Mes valises sont prêtes, ma voiture est garée devant l’hôtel, mais il m’est impossible de sortir du pays.
Je me demande si je pourrai retourner chez moi dans les prochains jours . Ce qui me rend le plus triste, est de ne pas voir pas mon chat, je suis très inquiète. Cela fait déjà 4 jours que je suis ici, je devais partir aujourd’hui, cela m’angoisse beaucoup de rester ici car je ne me sens pas en sécurité dans ce pays.
Mais bon, j’ai une vue incroyable par la fenêtre de ma chambre d’hôtel et c’est ce que j’apprécie le plus en ce moment. Maintenant j’apprends chaque jour à prendre du temps pour moi et non à passer mon temps à travailler, cela me fait énormément de bien.
Mona
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Aujourd’hui, je me suis réveillée en ce premier jour de confinement un peu inquiète de la situation mais ça va aller. J’essaye de bouquiner un peu pour me changer les idées, mon mari lui ne fait que rester à la fenêtre. J’espère que tout va bien se passer et que cette période difficile ne sera bientôt plus qu’un lointain souvenir. J’ai l’espoir que tout ce qui se passe en ce moment va très vite se terminer même si ce n’est que le premier jour mais bon on ne peut rien n’y faire. Pour notre sécurité, il faut qu’on reste chez nous.
J’ai acheté juste avant le confinement un livre qui parle d’une fille de 17 ans qui a été confinée pendent plusieurs mois chez elle raconte ses occupations. Ce qui m’inspire beaucoup et me donne plein d’idées exemple faire de la cuisine, du yoga, des soins pour la peau avec des ingrédients naturels…
Je suis très contente d’être avec mon mari car il est souvent en voyage d’affaires et je le vois très peu. Même si j’ai tout ce que je veux autour de moi, l’amour d’un mari est très important, le fait de se sentir être aimée.
Pour cela aujourd’hui je lui ai préparé le dessert qu’il aime le plus, je l’ai mis sur un beau plateau avec un café et je lui ai servi au salon.
Notre amour redevient petit à petit, l’amour que l’on avait au tout début de notre relation.
Salma