Dans le cadre du projet « Auschwitz », mené, cette année avec la classe de Terminale Bac Pro Vente, les élèves ont participé, mercredi 1er mai, à Strasbourg, à la pose de la Stolperstein d’Abraham Lipszyc, qui vivait et qui tenait une imprimerie 5, rue de Cordonniers. Il a été déporté à Auschwitz, par le convoi 71, et assassiné, le 18 avril avril 1944. Alain et Sonia Lipszyc, ses petits-enfants, ont rencontré les élèves, lundi 29 avril pour leur raconter l’histoire de leur grand-père.
D’autres Stolpersteine ont été posées, à la mémoire de Juifs strasbourgeois (voir liste, Pose des Stolpersteine le 1er mai 2019-2) et durant cette journée, chargée d’émotion, leurs proches leur ont rendu un vibrant hommage (lire Discours de Pascale Lemler le 1er mai 19- Stolpersteine.
Stolpersteine est le pluriel du mot allemand Stolperstein qui signifie obstacles mais que l’on peut traduire littéralement par pierres d’achoppement, pierres sur lesquelles on peut trébucher.
Ces pierres sont la création de l’artiste allemand Günter Deming né après la Shoah. Ce sont de petits dés de béton de 9,6 cm de côté scellés au même niveau que les autres pavés du sol. La face supérieure est recouverte d’une plaque en laiton qui rappelle la mémoire d’une victime du nazisme. Chaque cube rappelle le nom et le destin d’une personne persécutée ou déportée ou assassinée dans un camp de concentration ou dans un camp de la mort parce qu’elle était opposante politique au régime, handicapée, juive, rom, membre de la Résistance, considérée comme asociale, homosexuelle, ou témoin de Jéhovah.
Encastrées dans le trottoir devant le dernier domicile volontaire ou dernier lieu de travail des victimes dans les années 30, plus de 70 000 mille Stolpersteine ont ainsi été posées depuis 1993, non seulement en Allemagne mais aussi dans 25 pays européens et une Stolperschwelle a été posée en Argentine. Sur chaque plaque est indiqué « ici habitait » ou « ici travaillait » ou « ici étudiait » … avec ensuite le prénom, le nom, l’année de naissance et le destin individuel de chacune des victimes. Le concept (une victime – une pierre) aide à prendre conscience de l’ampleur des crimes nazis (6 millions de personnes c’est une petite fille + sa maman + son grand-père + etc.) mais aussi à ré humaniser les victimes devenues un matricule en réinsérant leur nom et leur prénom dans l’espace public qui est le nôtre aujourd’hui.
Ces pavés nous rappellent, que, des femmes, des hommes et des enfants qui vivaient à Strasbourg, pendant la Seconde Guerre mondiale, ont été assassinés à Auschwitz-Birkenau, en 1944 parce qu’ils étaient Juifs.
Leur Mémoire est désormais VIVANTE. (F.DERGAM)